La prise en charge endoscopique des hémorragies et du retrait des corps étrangers
Introduction
Cette leçon comprend :
Introduction
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Intervenants
Gianfranco Donatelli
Présentation de la leçon :
Les saignements et les corps étrangers sont deux conditions qui nécessitent des interventions endoscopiques en urgence.
L’hémorragie digestive est la principale indication de l’endoscopie digestive en urgence. Cette endoscopie a pour but de mettre en évidence la cause de l’hémorragie, de réaliser un geste hémostatique qui vise à stopper l’hémorragie. En cas de saignement, la réanimation d’un patient hémodynamiquement instable est obligatoire avant d’effectuer une endoscopie.
Il existe une variété de modalités de traitement endoscopique disponibles pour la gestion des hémorragies digestives. On distingue les injections, les méthodes thermiques (coagulation au plasma argon, coagulation bipolaire), la poudre hémostatique et les méthodes mécaniques (clips, ligature élastique, endoloop). Ces dernières font référence à l’utilisation d’un dispositif endoscopique qui agit par pression sur le vaisseau hémorragique tel que les anses largables, la pose de clips et la ligature élastique.
Les différentes techniques peuvent être utilisées isolément ou en association en se limitant habituellement à 2 méthodes et en privilégiant alors l’association de méthodes de mécanisme d’action différent. En cas d’échec du traitement endoscopique, la radiologie interventionnelle ou l’approche chirurgicale peuvent être nécessaires. Cette présentation détaille les indications et les méthodes de prise en charge des saignements digestifs.
L’exposé traitera ensuite de l’extraction des corps étrangers. La majorité des corps étrangers ingérés (80% ou plus) est éliminée spontanément. Une fois dans l’œsophage la majorité des corps étrangers, y compris des objets pointus passera sans incident. Les ingestions de corps étrangers se produisent surtout dans la population pédiatrique, avec un pic d’incidence entre les âges de 6 mois et 6 ans. Chez les adultes, l’ingestion de corps étranger (c‘est à dire, des objets non alimentaires) se produit plus fréquemment chez les personnes souffrant de troubles psychiatriques, d’un retard de développement, d’une intoxication à l’alcool, et chez les individus incarcérés cherchant leur transfert dans un établissement médical. La nécessité d’une intervention en cas d’ingestion de corps étrangers dépend de l’âge du patient et de son état clinique; de la taille, la forme et le contenu de l’objet; de la localisation anatomique de l’objet ingéré; et du temps écoulé depuis l’ingestion. L’évaluation du risque associé à l’aspiration, à l’obstruction ou perforation détermine la réalisation de l’endoscopie.
L’utilisation d’un ‘overtube’ ou d’un capuchon protecteur est obligatoire pour éviter les déchirures de la muqueuse œsophagienne lors de la récupération d’objets pointus. L’administration de glucagon à 1,0 mg par voie intraveineuse a été préconisée pour induire la relaxation de l’œsophage distal, et aider à la récupération. Une variété de dispositifs de récupération peut être utilisée comme la pince à corps étranger, l’anse à polypectomie, la pince tripode, le filet, et le panier de type Dormia. Les dispositifs chirurgicaux implantables constituent une autre catégorie de corps étrangers qui peuvent migrer dans la lumière intestinale. La récupération endoscopique avec succès de ces dispositifs (filet ou plaque, anneau gastrique, ballon intra-gastrique) ayant migré a été décrite.